Histoire de la Matière

Histoire de la Matière
Auteur(s) M. E. Chevreuil
Éditeur Editions Castelli
Date de parution 2007
Code EAN 9782353170166
Rayon Livres
Alchimie
Alchimie

39.00 

Description

Je n’écris point une histoire suivie des opinions dont la nature de la matière a été l’objet depuis qu’elle fut considérée comme simple jusqu’au temps actuel où elle l’est, au contraire, comme complexe.

Je me propose seulement de signaler des époques principales de cette histoire qui, à mon sens, n’ont pas été suffisamment distinguées les unes des autres au point de vue où je les envisage.

Avant qu’il existât une science des actions moléculaires au contact apparent, la chimie, il était impossible de traiter la question de la matière eu égard à la simplicité ou à la complexité de sa nature, sans recourir à l’observation et à l’expérience telles que les a envisagées Lavoisier dans son Traité de chimie, et voilà la raison de l’opinion de sa simplicité professée dans l’antiquité qui ne connut pas la chimie.

Quand on commença à s’occuper des actions moléculaires au contact apparent, la cause n’en fut point le noble désir de la science, mais un motif de franc égoïsme : d’abord celui de satisfaire l’amour de la richesse en cherchant la transmutation des métaux communs en or et en argent et celle des pierres communes en pierres précieuses ; plus tard ce fut celui de combattre la maladie en assurant la longévité au moyen des panacées, des élixirs, etc. .

Des siècles d’erreurs et de déceptions s’écoulèrent avant que des hommes dé bon sens parvinssent à assurer le triomphe de la vérité sur le faux en démontrant que tout était chimérique dans cette prétendue science appelée alchimie ; enfin ce ne fut que dans la dernière moitié du XVIIIe siècle que Lavoisier eut le grand mérite de démontrer rigoureusement, par l’observation et l’expérience, que la matière est complexe et qu’un corps est réputé simple quand on ne peut en séparer plusieurs sortes de matières, principe vrai en général, mais qui, à une époque donnée, pour un corps réputé simple, n’est point-absolu, parce que toujours, à cette époque, la simplification de ce corps est relative aux moyens dont la science se trouve être alors en possession…