La loge Thébah et le « Mouvement Cosmique », 1901-2000
Auteur(s) | PATRICK NEGRIER |
Éditeur | LA PIERRE PHILOSOPHALE |
Date de parution | 29/10/2019 |
Code EAN | 9782363531032 |
Rayon | Livres Sociétés initiatiques Franc-maçonnerie |
16.90 €
Description
L’un des fondateurs de la loge maçonnique Thébah de la Grande loge de France en 1901, le martiniste Pierre Deullin, était par ailleurs un membre du Mouvement Cosmique créé par Max Théon (1848-1927), courant ésotérique juif et plus précisément kabbalistique qui constituera en France une véritable tradition représentée également en Inde par la Mère de Pondichéry, Sri Aurobindo et Satprem. Cependant Thébah n’attira pas à elle seulement des sympathisants du Mouvement Cosmique mais aussi René Guénon ainsi que des personnes ayant des affinités avec la philosophie de ce courant ésotérique comme des alchimistes et des surréalistes. Or le martinisme, le Mouvement Cosmique, l’alchimie et le surréalisme véhiculaient des idées étrangères à la tradition maçonnique des années 1630-1751. Après avoir constaté que Guénon n’apprit ni ne retint quasiment rien du Mouvement Cosmique, sauf peut-être la notion de « tradition primordiale » qu’il rencontra également dans le rite de Memphis-Misraïm, Patrick Négriers’interroge ici sur la cohérence problématique de ce faisceau de courants culturels au sein de la loge Thébah en concluant son analyse par une redéfinition de l’identité maçonnique à la lumière de son histoire récente allant de 1820 à 1877.
Patrick Négrier, né en 1956, est un philosophe de la tradition du Proche-Orient ancien (Egypte, Mésopotamie, Israël). Il a publié une vingtaine d’ouvrages notamment sur la voie des maîtres (Parménide, Evagre du Pont, Gurdjieff) et sur la voie des rites (franc-maçonnerie, architecture sacrée).
extrait
1. L’effort du juif polonais d’Algérie Théon pour interpréter le texte biblique de Gen. 1-2 en le rationnalisant à la lumière de la kabbale n’est pas sans rappeler la démarche analogue de Martinès de Pasqually (1727-74) commentant le début de la Tôrah dans son Traité sur la réintégration des êtres, ce qui laisse penser que Martinès, quoique catholique pratiquant, était peut-être un juif converti descendant de marranes et le sachant au point que sa réaction, sans doute motivée par un réflexe identitaire de type affectif, fut de revenir à ses origines culturelles pour les étudier. Notons en passant que si Martinès croyait à la réalité du péché originel, ce n’était pas du tout le cas des auteurs du Mouvement Cosmique. Il est intéressant de remarquer que Benharoche mentionne la « doctrine kabalistique de l’unité de Martinez de Pasquali » au chapitre XXII de A l’ombre.
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